Comment (bien) faire mourir le simulateur dans les programmes d’enseignement des sciences de la santé ?

20 octobre 2017

Le retour d’Anne Sophie Milcent, doctorante en simulation numérique chez SimforHealth, lors d’un atelier du congrès de la SIFEM 2017.

Un atelier animé par Anne WEISS (SALU/CESU CHU de Strasbourg), Véronique BRUNSTEIN (CESU 67, CHU de Strasbourg, France), et Isabelle BORRACCIA (CESU 67, CHU de Strasbourg, France)

« Problématique : Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) reflète la perception qu’a une personne de sa capacité à réaliser une tâche. La simulation est largement reconnue comme étant une approche pédagogique pertinente pour former les étudiants et les professionnels de santé. Au cours des dernières années, elle a connu un essor considérable au sein des dispositifs de formation initiale et continue. Il est donc fondamental, en tant qu’enseignant, de s’interroger sur la façon optimale de l’utiliser.

Objectifs : Cet atelier a un double objectif ; d’une part, identifier l’intérêt, pour les apprenants, de faire mourir le mannequin lors d’une séquence de simulation ; d’autre part, de prendre en compte les éléments qui influencent le SEP des étudiants dans les pratiques de simulation, afin d’agir positivement sur cette dimension essentielle de l’apprentissage et de la pratique professionnelle.

Principes pédagogiques : Pour mener cet atelier, nous utiliserons une approche pédagogique active consistant, dans un premier temps, à explorer les représentations antérieures des participants sur ce sujet. Nous alternerons ensuite des périodes de travail en groupe et de synthèse en plénière, sur la base de supports vidéo et de séquences simulées. » (source sifem 2017)

Bilan général du débat 

Pour les étudiants

Avantages de participer à une simulation avec décès du mannequin :

  • Situation authentique (l’authenticité en simulation qui permet une immersion dans le réel)
  • Donner confiance aux étudiants
  • Être mieux préparé pour être moins démuni face à de telles situations

Inconvénients :

  • Sentiment d’incompétence
  • Impact du stress sur les performances réalisées lors des simulations
  • Certains étudiants s’attribuent la responsabilité du décès donc ils ont des difficultés à gérer ces simulations

Pour les formateurs

Avantages :

  • Expérience de gestion de débriefing facilité
  • Objectifs pré définis. Le motif de cette simulation est bien d’apprendre aux étudiants à gérer un décès
  • Équipe limitée (pas de facilitateur)

Inconvénients :

  • Difficulté à gérer des émotions
  • Phase de débriefing qui selon la manière dont il a été fait, peut avoir un impact à plus ou moins long terme
  • Si la gestion des émotions est mal prise en charge, la simulation peut être moins bonne

Ce que nous dit la littérature : les avis sont partagés quant à la mort du mannequin. Confronter à la mort peut aussi augmenter le stress des étudiants et donc induire un apprentissage qui sera de moins bonne qualité.

Un point fort de cet atelier portait également sur « Le sentiment d’efficacité personnel » cette théorie de l’auto efficacité est décrite par A. Bandura (professeur à l’université de Stanford et Psychologue canadien)
« Jugement que porte chacun en sa croyance en sa capacité à organiser et utiliser les différentes activités inhérentes à la réalisation d’une tâche à exécuter »

On distingue 4 sources qui sont à l’origine de ce sentiment:

  • Les expériences actives de maîtrise
  • Les expériences vicariantes (si un collègue y arrive, moi aussi )
  • La persuasion verbale
  • Les états psychologiques et émotionnelles (stress, les émotions peuvent être mal vécu)

Il faut permettre de construire et d’influer sur ce sentiment

« On devrait se préoccuper du sentiment d’efficacité personnelle de nos étudiants pour une meilleure performance des étudiants  » Anne Weiss

Il faut penser au scénario pour le sentiment d’efficacité personnelle :

Conception du scénario :

  • Choix du public cible : concerné par le sujet et expérimentés
  • Objectif de la séance de simulation doit bien être la mort et sauf exception de se limiter qu’à ça
  • Choix du type de mort : il est déconseillé d’utiliser des scénarios où l’étudiant a causé la mort du patient virtuel
  • Expérience du formateur : il est recommandé de faire participer des formateurs qui ont déjà l’expérience de la simulation

Le briefing avant la simulation:

Annoncer un briefing bienveillant afin de rassurer les apprenants
Les soignants doivent être capables d’agir efficacement et pour cela il faut veiller à maintenir un sentiment d’efficacité

La séquence simulée : L’importance du choix du scénario

  • choix du patient, vieux ou jeune
  • écrire les scenarios à plusieurs de spécialités différentes pour une rendu pluridisciplinaire

Le débriefing :

L’importance du débriefing  : mené par des psychologues si besoin , pour un instaurer un climat de confiance maximal et travailler en groupe. Il est nécessaire de prendre le temps de debriefer

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