Simulation numérique : les collaborations à distance arrivent
12 octobre 2017Ce jeudi à la faculté de médecine de Limoges, SimforHealth organise une nouvelle étape des Rencontres de la Simulation Numérique en Santé (RSNS). What’s up Doc en a profité pour s’intéresser aux formations collaboratives à distance. Leur accessibilité à tous les médecins pourrait bientôt voir le jour.
La médecine sans frontière
Bruno Martrette-Gomez
La réalité virtuelle a fait une entrée remarquée dans le quotidien des médecins. Dans plusieurs CHU, l’outil a repoussé les frontières physiques et ouvert de nouvelles perspectives pour les professionnels de santé. Ces solutions permettent notamment aux internes d’éviter le stress d’un premier geste sur l’homme, et aux praticiens de faire leur formation continue sans parcourir des kilomètres.
Mais les serious game et les casques de réalité virtuelle ont encore une marche à franchir : celle de permettre aux soignants de collaborer virtuellement à distance. Les geeks de la Silicon Valley… ou de l’Hexagone ne doivent, c’est vrai, pas oublier que la médecine est un art qui se pratique souvent à plusieurs.
Des médecins en demande
« Les médecins ont une envie forte de pouvoir mutualiser les interactions des différentes expertises qui interviennent sur un cas clinique. Nous avons déjà des solutions non-standardisées que l’on peut combiner entre elles en réseau », explique Olivier Gardinetti, CTO chez SimforHealth, un éditeur de solutions numériques. « C’est prototypé en interne, et cela marche très bien. Nous envisageons donc de déployer ces programmes de simulation », ajoute-t-il.
Concrètement, et si cela vous intéresse, vous pourrez peut-être un jour opérer à l’aide d’un casque de réalité virtuelle avec des confrères physiquement absents. Prenons l’exemple d’un assistant se trouvant à Lille (l’apprenant) et d’un chirurgien situé à Bordeaux… Une scène de bloc’ en somme mais où les deux parties peuvent collaborer en temps réel à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. « C’est le même principe qu’un jeu vidéo mais dans un cadre professionnel ».
La barrière de l’haptique
Une fois l’étape de la standardisation franchie, l’objectif suivant sera de rendre ces solutions collaboratives plus immersives, avec plus de sensations. Olivier Gardinetti rêve que les professionnels de santé puissent un jour parler entre eux à distance, tout en ressentant le toucher, ou les émotions (stress de certains intervenants lors d’une intervention). SimforHealth pense pouvoir proposer des solutions concrètes sur ces aspects d’ici un an. Pour y arriver, l’éditeur s’entoure d’as de la simu’ numérique comme Fabrice Cassan, Responsable Business Development transverse chez ESI Group.
Via un cluster d’innovations en Nouvelle-Aquitaine, il travaille sur les derniers enjeux de ce chantier ambitieux : « Dans la collaboration virtuelle à distance, on veut des modèles toujours plus interactifs, en temps réel, et faciles à mettre en œuvre ». « Je pense qu’il y a beaucoup à faire dans le domaine médical où nous avons pris du retard », estime ce passionné. Comme excuse, il reconnaît que la difficulté à intégrer de l’haptique est réelle, tout en assurant qu’elle sera bientôt contournée. « Nous sommes très forts dans ce domaine, très en pointe ». Pour le moment, des travaux sont en cours. Avec la même promesse que SimforHealth s’agissant de l’industrialisation de ces solutions : rendez-vous dans un an !
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