SimforHealth, unique start up française présente à la Stanford Ed Conference – Interview #1 –

25 avril 2017

Après notre prestation à la « Stanford Ed Conference » le 23 Avril dernier, nous avons souhaité connaître les premières impressions du Dr Clement Goehrs, co-présentateur du pitch de SimforHealth avec le Dr Oliver Aalami.

Nous avons donc interviewé Clément en direct de l’université de Stanford, avec l’aide d’Anthony Morel, journaliste HighTech de BFM depuis Paris. Moteur….

Bonjour Clément. Vous êtes médecin chercheur invité à l’université de Stanford, médecin en informatique biomédicale et vous étiez à la conférence Stanford Medicine X Ed . Et si j’ai bien compris la grande tendance cette année c’est le patient au centre de la formation médicale. C’est bien cela ? 

Bonjour. Oui exactement. A Stanford depuis un moment ils essaient de lancer ce grand mouvement pour centrer les solutions autour du patient. Désormais cela prend de l’ampleur et c’est la première fois que Stanford fait une conférence sur cette thématique fortement axée sur la formation médicale.

En fait, dans la Silicon Valley cela n’étonne personne. Les américains sont très pragmatiques donc pour eux la santé est un business. Et sans la Silicon Valley pour toutes les start up sur ce thème, l’idée est de mettre l’utilisateur au centre du développement des solutions et au centre de l’utilisation. C’est ce qu’on appelle « user first ».

Depuis quelques années ils se rendent compte que, de façon pragmatique encore une fois, le user c’est le patient. Nous médecin, cela nous parle car dans le domaine clinique cela fait très longtemps qu’on a tourné la page de la médecine paternaliste et au fait que le patient n’ait pas son mot à dire dans son traitement.

On inclut le patient dans les démarches thérapeutiques, dans son traitement mais en e-santé, on voit, ou voyait, encore trop de solutions développées sans les patients. Et cela aujourd’hui, ce n’est plus possible car tout ce qu’un patient peut nous apporter est extrêmement précieux.

De la même manière que la médecine clinique a tourné la page de la médecine coupée des patients, la e-santé, la formation médicale et l’IT sont en train de la tourner et cela commence ici à Stanford.

« Comment cela se concrétise lors de la conférence, le fait que le patient soit au centre de la formation médicale ? Y-a-t-il des démos, de nouveaux outils qui prennent compte de cette nouvelle problématique ? »

Tout à fait. De façon très simple il y a déjà le fait qu’à la conférence il y a beaucoup de patients qui sont invités, qui montent sur scène, et racontent leur expérience. Et cela se concrétise aussi par le fait que les solutions sont développées avec le patient. Soit sous forme de consulting, ou parfois les entreprises les engagent.

Les patients sont impliqués dans le développement et rapidement mis comme premier utilisateur/testeur même si ce sont des outils à destination des médecins, on les inclut dans le processus de développement même si parfois ils ne comprennent pas tout sur des contenus à forte valeur scientifique. On a pu le voir durant cette conférence.

Il y avait des patients partout qui racontaient leur implication parfois même certains patients ont développé leur propre projet concernant par exemple des maladies rares.

Ils sont acteurs de leur santé au jour le jour de la médecine clinique et ne voient pas pourquoi ils ne seraient pas acteurs dans le développement de solutions.

« Y-a-t-il des démonstrations concrètes, particulières qui vous ont attirées particulièrement pendant cette conférence ? »

Oui encore une fois pour moi cette année, ce qui m’a « tapé dans l’œil » c’est la réalité virtuelle. Je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies et donc à la VR et comme toute technologie, cette dernière a eu une phase ascendante et il a fallu attendre un peu pour voir des solutions concrètes arriver.

On est maintenant dans cette phase bien connue qu’est la consolidation et on était avec Simforhealth, présents sur cette conférence, pour montrer justement l’un des cas cliniques qu’on a développé avec Stanford et qui va être utilisé ici pour former des chirurgiens de Stanford et le retour a été absolument exceptionnel car cela correspond tout à fait à ce dont ils ont besoin. Tant en termes de formation, comme le fait de pouvoir répéter encore et encore un cas et de s’entrainer à des gestes chirurgicaux, mais aussi en termes de logistique et de coût.

Les USA sont un immense pays. Et quand ils doivent organiser une formation, qui n’a lieu que dans un seul endroit, ils sont obligés de prendre 4 ou 5 h de temps de déplacement pour venir une demi-journée à Stanford se former. Ils nous disaient que « c’est génial, grâce à ça, ma faculté de médecine va pouvoir mettre 4 ou 5 casques de réalité virtuelle et je n’aurai plus à prendre l’avion. Je peux collaborer avec d’autres chirurgiens et faire ma formation encore et encore depuis chez moi. »

Cela leur parle beaucoup. Et c’est encore une fois, de façon pragmatique, une manière de réduire les couts et quand on réduit les coûts on augmente l’accessibilité à la formation et c’est forcément positif pour les médecins et donc au final pour le patient.
L’important c’est qu’on a trouvé les cas d’usage de la simulation numérique. Et cela va donc flamber au cours des prochaines années.
J’ai vu des étudiants en médecine durant cette conférence qui me disaient débuter leurs études de chirurgie à Stanford et « je sais que ce type d’outil sera ma référence avant pendant et après ma formation pour que je puisse m’entrainer. »

« Ce ne sont plus des gadgets, ce sont vraiment des outils qui commencent à s’implanter dans la formation ? »

Ce ne sont plus du tout des gadgets.  Cette conférence est une conférence académique et étaient présents des acteurs scientifiques. Donc non, les outils en réalité virtuelle ne pas plus du tout des gadgets.

« Pour terminer, la France… Comment est-on perçu de l’autre côté de l’Atlantique en termes d’innovation dans une conférence comme la Medicine Ed Conference ? Est ce qu’on a des performances technologiques qui font que nous sommes une référence ? Quelle place a-t-on dans le monde ? »

Vaste question 😉 D’une manière générale la France est extrêmement bien perçue de par la qualité de ses ingénieurs, et la qualité de ses réalisations techniques. On sous-estime en France, à quel point nos ingénieurs et développeurs ont des qualités exceptionnelles et au-dessus même de la Silicon Valley.

Ce qu’on demande aux étudiants français est bien au-delà de ce qu’on demande aux étudiants américains. Donc ça se ressent à la fin quand ils sortent de l’école. Les américains sont très friands des talents français. On voit d’ailleurs beaucoup de français travailler chez google par exemple…Dommage qu’ils soient partis de France.

Avec SimforHealth durant ces 2 jours de conférence, nous étions le seul intervenant français. Pourquoi ? Parce qu’il y a une énorme barrière et une sélection assez forte à l’entrée de cette conférence. Nous avons dû produire un abstract. Et on était très contents d’y être mais ce n’est pas à la portée de la première start up.

Il y’avait plusieurs solutions avec de la réalité virtuelle sur la conférence, et on a eu beaucoup de retours nous disant que la nôtre était la plus avancée technologiquement. Je pense que c’est vraiment le cas. On a la faculté de fournir des solutions extrêmement détaillées, pointues et extrêmement abouties qui les intéressent énormément.

THE END

Découvrez le pitch de SimforHealth par le Dr Clément Goehrs et le Dr Aalami en vidéo.