[Evènement] « Psychologie de la décision et management des risques : regards croisés aéronautique et santé »
17 mars 2018En mars 2018, le CHU de Bordeaux animait un colloque sur la « psychologie de la décision et management des risques », en croisant le monde de la santé et celui de l’aéronautique. Un membre de notre équipe, Anne Sophie Milcent artiste 3D et en cours de thèse sur le thème des agents conversationnels, a participé à cette journée et notamment à plusieurs tables rondes.
Voici son retour.
« Dans l’urgence faut-il faire confiance à l’intelligence artificielle, normalement fiable, ou s’en remettre à l’homme ? » Voici la phrase d’introduction de Philippe Vigouroux, directeur du CHU de Bordeaux. Un message important qui le fil conducteur des échanges de ce colloque à Bordeaux.
Première table ronde : La sécurisation des soins inspirés de l’aéronautique
(René Amalberti – conseiller Sécurité du patient de la HAS, directeur FONCSI, Fondation pour une culture de sécurité industrielle)
Il ressort de cette première table ronde un point marquant à savoir qu’il est aujourd’hui indispensable d’améliorer le travail en équipe pour une meilleure prise en charge collective du patient (capacité de recours, suivi du patient, engagement…)
De nombreux enseignements aéronautiques sont repris pour le domaine de la santé comme le travail en équipe, la préparation, l’ anticipation, et le partage d’information et l’organisation du travail, la supervision, et le leadership.
De plus, comme évoqué lors de cette table ronde le simulateur en médecine est un transfert de l’aéronautique. Il ya donc un parallèle très interessant à faire entre ces deux univers.
“Un patient sur mille qui arrive à l’hôpital va avoir un accident grave lié à la prise en charge. Peut-on donc penser que l’expérience réduit le nombre d’erreur?” demande René Amalberti
A cette question, M. Amalberti répond par l’affirmative mais précise qu’il faut être capable de se remettre en cause sans arrêt, et c’est là où le travail d’équipe est primordial. En particulier en cas d’accident ou de problème, c’est toute l’équipe qui est importante.
Cette première table ronde a continué son focus sur les moyens mis à la disposition de l’individu pour réduire le stress.
D’après M. Amalberti, la première organisation pour lutter contre le stress c’est de préparer à des compétences dédiées, s’entrainer à ce que l’on va devoir faire et ainsi réduire l’effet de surprise et donc de diminuer le stress. L’intérêt de la simulation par cas clinique permet donc de s’entrainer pour respecter le concept éthique « jamais la première fois sur la patient ».
Deuxième table ronde: La réalité virtuelle au service du diagnostic, de la thérapeutique et de la formation en santé
(Pierre Philip, neuropsychiatre, CHU de Bordeaux et directeur de SANPSY USR 3413 )
“La esanté se développe rapidement dans le contexte de la médecine de précision. La médecine de précision reconfigure le modèle de la médecine, et elle prend en compte l’évolution du sujet dès son état sain. »
Au cours de cette seconde table ronde, M. Philip nous interroge sur le fait de savoir comment mesurer ces comportements et comment mieux appréhender ces usages ?
Il nous apparait donc évident chez SimforHealth que l’utilisation de classes virtuelles peut donc être une aide à l’outil de diagnostic.
Enfin, pour conclure cette deuxième table ronde, de nombreuses dates clefs nous sont données en particulier concernant les agents conversationnels sur lesquels Anne-Sophie Milcent travaille, pour sa thèse chez SimforHealth.
Dates clefs :
L’informatique émotionnelle est une science créée dans les années 60 par Turing. Le test de Turing à l’époque a été mise en place pour permettre de faire interagir avec l’humain.
Il existe alors différents types d’agents :
- l’agent bibliothèque
- l’agent intelligent (Alexia)
- l’agent conversationnel animé (ACA) : usage et acceptabilité, empathie, et intelligence artificielle
3 cas d’usage sont utilisés pour le ACA : l’ACA médecin, l’ACA patient et l’ACA compagnon
Au cours de cette présentation de dates clefs, nous comprenons que l’ACA ne remplace pas le médecin mais aide de façon complémentaire. Il prend la place d’un agent de liaison.
En 2010, les premiers agents conversationnels sont développés pour aider à diagnostiquer les symptômes de depression.
Pour permettre ce diagnostic de dépression, des protocoles sont mis en place pour développer l’architecture d’agents conversationnels pour faire passer des entretiens cliniques.
L’Agent conversationnel se révèle très robotique mais offre tout de même des résultats intéressants. D’après les patients “Il est plus facile de parler avec un agent parce que l’agent ne nous juge pas”.
Nous sommes donc face à un degré d’acceptabilité très positif !
« Pour que les soignants s’approprient le concept de professionnel virtuel qui aide les patients, c’est important qu’ils s’habituent et qu’ils se forment avec des patients virtuels. » indique M. Philip
L’utilisation de simulation numérique via des agents conversationnels prend donc tout son sens.
« La Réalité Virtuelle est un outil intéressant mais il devra s’appuyer sur des concepts de médecine de précision. C’est une révolution pour les soignants et les soignés. Il n’y pas pas de compétition avec les ACA mais la possibilité de disposer d’un outil complémentaire. »M. Philip
Comme nous l’avons souvent fait au sein de SimforHealth, la simulation en santé se compare parfaitement bien avec l’aéronautique et le fait de tester en simulation une situation à laquelle les professionnels de santé pourront être confrontés au réel est une véritable plus-value pour les patients et leurs soignants. Aider à faire face à l’imprévu, et apprendre aux étudiants à utiliser leur ressources cognitives sont les bases de la simulation.
« Le simulateur est un outil pédagogique incontournable aujourd’hui ! Il est économique et sécurisant. » (Philippe Borghini président d’ECAIR Aviation)
Troisième table ronde : Des avions sans pilote et des blocs sans chirurgien, l’enjeux de l’augmentation de l’humain et de la robotisation
(Célestin Sedogbo – Directeur Institut Cognition Tremplin Carnot)
De la régulation à l’automatisme : quelles sont les limites de l’interaction homme machine?
Au cours de cette présentation, M Sedogbo nous fait part du constat suivant : » l’humain n’est pas prédicable, pas vérifiable, pas fiable, pas permanent. Il faut limiter l’intervention de l’humain et pour cela on va automatiser un maximum de processus grâce aux machines. La capacité cognitive à exploiter le contexte renforce la performance du couple humain-système. L’humain hors du système a des problèmes d’acceptabilité. La simulation permet de limiter les décisions périlleuses en cas de risques personnels. »
Nous devons donc renforcer l’automatisation des processus, ce que, grâce aux solutions disponibles chez simforHealth et à la simulation numérique, nous pouvons mettre en oeuvre. Faire s’entrainer les professionnels de santé en simulation numérique permet d’acquérir des automatismes sans jamais mettre en péril la vie d’un patient.
En conclusion de cette journée passée au CHU de Bordeaux, Jean Luc Quenon co-directeur du Comité de Coordination de l’Évaluation Clinique et de la Qualité en Aquitaine, nous rappelle qu’il faut penser à privilégier le partage régional et national des retours d’expériences et bonnes pratiques à développer, et mutualiser les innovations et solutions.
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Chez SimforHealth, nous essayons chaque jour de travailler en ce sens. En mars 2018, le ministère de la santé et le ministère de l’enseignement citaient comme exemple notre société comme une initiative sur laquelle s’appuyer dans les innovations territoriales, dans son dossier de presse sur « L’Universitarisation de la formation en santé ».
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